L’axe routier reliant Tadjourah à Balho, un corridor essentiel pour la circulation des personnes et des marchandises entre Djibouti et l’Éthiopie détient le triste record de la route la plus dangereuse de Djibouti. Ce titre n’est en effet pas exagéré, tant cette voie est le théâtre d’accidents tragiques, souvent mortels. Alors que ce corridor devrait être un vecteur de développement pour la région, il est devenu synonyme de danger et de deuil pour de nombreuses familles.
Une route stratégique mais périlleuse
L’axe Tadjourah-Balho est d’une importance capitale pour l’économie locale et régionale. Il s’agit de l’un des principaux accès à l’Éthiopie, un pays enclavé dépendant largement des ports djiboutiens pour ses importations et exportations. Depuis l’ouverture du Port de Tadjourah, le trafic s’est donc intensifié, avec une circulation régulière de camions, bus, et autres véhicules légers.
Cependant, malgré son importance stratégique, la route est loin d’être à la hauteur des normes de sécurité. Ses tronçons étroits, ses pentes abruptes et non protégées caractérisée par des reliefs escarpés aux conditions météorologiques extrêmes, notamment les fortes chaleurs et les vents de sable, aggravent encore les défis posés aux conducteurs. S’ajoutent à cela, l’excès de vitesse, l’inexpérience chez certains automobilistes et des véhicules souvent non homologués démultiplient fortement les risques d’un terrible drame.
Ce tronçon de 112 km entièrement financé par un fond koweïtien à hauteur de 156 millions de dollars enregistrait déjà un accident mortel quelques semaines avant la cérémonie inaugurale en Novembre 2019. Le premier d’une longue série qui coûtera la vie à une vingtaine de personnes entre 2021 et 2024, soit pour près d’un mort chaque mois en l’espace de deux ans. Un chiffre qui fait froid dans le dos et qui malheureusement est voué a s’accroitre compte tenu de l’inaction consternante des autorités régionales et nationales, un silence incompréhensible et préoccupant.
Appels à l’action pour une route plus sûre
Face à cette situation alarmante, les appels à l’amélioration de la sécurité sur le corridor Tadjourah-Balho se multiplient chez les populations, l’autorité compétente devrait sérieusement se pencher sur cette problématique par un renforcement de contrôle et le respect de la réglementation routière La nécessité de moderniser et de sécuriser cette route ne peut plus être ignorée.
Des actions concrètes et rapides sont indispensables pour transformer cette route en une voie sûre pour tous les usagers. Il en va de la vie de nombreux conducteurs et passagers, ainsi que du développement économique de la région.
