Le massacre de Gaali Kooma : une tragédie dans la région Afar de l’Éthiopie

Le massacre de Gaali Kooma, survenu en août 2021, restera gravé dans la mémoire collective comme l’un des épisodes les plus sombres de la guerre civile qui a déchiré l’Éthiopie entre 2020 à 2022. Cet événement tragique a eu lieu dans la région Afar, une zone souvent oubliée des conflits qui secouent le pays, mais qui a payé un lourd tribut à la violence.

Le 5 août 2021, des miliciens affiliés au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont attaqué le village de Gaali Kooma, situé dans la zone d’Uwwa, région Afar. Selon les témoignages des survivants et les rapports des autorités locales, cette attaque aurait entraîné la mort de plus de 240 civils, dont de nombreuses femmes et enfants. Les victimes, pour la plupart issues de la communauté Afar, ont été brutalement tuées, et des dizaines de personnes ont été portées disparues. Les corps de certaines victimes ont été retrouvés dans des fosses communes, témoignant de la sauvagerie des violences perpétrées.

La région Afar, bien que marginalisée sur le plan politique et économique, s’est retrouvée au cœur des affrontements lorsque la guerre civile entre le gouvernement fédéral éthiopien et le TPLF s’est intensifiée après novembre 2020. Les combattants du TPLF, cherchant à étendre leur influence, ont pénétré dans la région Afar, déclenchant des combats acharnés avec les forces de défense éthiopiennes et les milices locales. Gaali Kooma, située à proximité de la frontière tigréenne, s’est retrouvée en première ligne de ce conflit.

Le massacre de Gaali Kooma a provoqué une onde de choc à travers l’Éthiopie et la communauté internationale. Les autorités régionales Afar ont immédiatement condamné cette attaque, accusant le TPLF de cibler délibérément des civils afin de semer la terreur et d’affaiblir la résistance locale. De son côté, le TPLF a nié toute implication directe dans le massacre, affirmant que ses forces ne visaient que des cibles militaires.

Le gouvernement fédéral éthiopien a dénoncé cet acte comme un crime de guerre et a appelé la communauté internationale à condamner fermement les exactions commises par le TPLF. Des organisations de défense des droits de l’homme ont également réclamé une enquête indépendante pour faire la lumière sur les responsables de cette atrocité. Cependant, dans un contexte de guerre où la désinformation et les accusations mutuelles sont monnaie courante, il reste difficile de vérifier de manière indépendante les circonstances exactes du massacre.

Le massacre de Gaali Kooma souligne la complexité et la brutalité du conflit éthiopien, où les lignes de front sont floues et les civils, pris en étau entre les différentes factions, en sont les premières victimes. Cet événement a exacerbé les tensions ethniques dans la région et renforcé le sentiment de vulnérabilité parmi les communautés afar. Tandis que la guerre civile se poursuit, le souvenir de Gaali Kooma reste un rappel tragique des coûts humains d’un conflit qui menace de déstabiliser davantage l’ensemble de la Corne de l’Afrique.

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